É.-U. 1998. Drame social de Tony Kaye avec Edward Norton, Edward Furlong, Fairuza Balk. À sa sortie de prison, un ancien skinhead repenti s'efforce de montrer le droit chemin à son frère cadet qui a marché sur ses brisées. Thème incendiaire abordé de façon ambivalente. Enjeux moraux simplifiés. Réalisation experte mais artificielle. Interprétation intense.
À sa sortie de prison, un ancien skinhead repenti s'efforce de montrer le droit chemin à son frère cadet qui a marché sur ses brisées. Thème incendiaire abordé de façon ambivalente. Enjeux moraux simplifiés. Réalisation experte mais artificielle. Interprétation intense.
Bien que son nom apparaisse au générique à titre de réalisateur, Tony Kaye a renié son film à la suite du refus du producteur de lui accorder un délai supplémentaire pour un remontage. Sur le thème incendiaire du néo-nazisme, le scénariste a élaboré un récit en deux temps qui va et vient entre le passé (illustré en noir et blanc) et le présent (illustré en couleurs). Il s'agit d'un film ambitieux par son thème autant que par sa forme, mais dont la réussite reste à prouver. Le scénario s'efforce d'expliquer les causes et les effets du mouvement skinhead, mais le discours demeure schématique et ambivalent. Paradoxalement, les scènes montrant la rage raciste des protagonistes s'avèrent plus crédibles sur le plan dramatique que les scènes où ces personnages expriment leur contrition. La psychologie est trop superficielle et les enjeux moraux trop simplifiés. Kaye est un ancien réalisateur de publicités et son style trop recherché rend la réalisation artificielle, malgré une évidente expertise technique. Par contre, les interprètes livrent des performances intenses.
Texte : Martin Girard