Fr. 1998. Drame psychologique de Olivier Assayas avec Mathieu Amalric, Virginie Ledoyen, François Cluzet. Un jeune homme qui vit une rupture avec sa compagne travaille à une émission de télévision consacrée à un ami écrivain très malade. Tranches de vies assez éparses. Caméra nerveuse. Mise en scène variée. Interprétation détachée.
Un jeune homme qui vit une rupture avec sa compagne travaille à une émission de télévision consacrée à un ami écrivain très malade. Tranches de vies assez éparses. Caméra nerveuse. Mise en scène variée. Interprétation détachée.
Contrairement à IRMA VEP, son film précédent, dans lequel Assayas brossait un tableau mordant et satirique des milieux branchés du cinéma français post-Nouvelle Vague, il manque à ce nouveau film choral une certaine ferveur, se traduisant par un refus du spectaculaire. Ayant lui-même incarné l'espoir du cinéma d'auteur en France dans les années 1980, Assayas transpose cette fois ses réflexions sur la créativité et l'art dans le monde littéraire parisien. Pas de doute, Assayas sait comment tourner une scène, alternant séquences à l'arraché filmées caméra à l'épaule avec d'autres plus statiques, ainsi qu'une succession de plans très courts avec d'autres plus longs, mais son propos distille un intérêt relatif. Décrivant des tranches de vies assez éparses découpées en chapitres s'étirant sur un peu plus d'un an, cette oeuvre en vase clos semble s'adresser à un public plutôt restreint, surtout intellectuel, et malgré les thèmes traités (l'amitié, l'amour, la mort, la célébrité), l'émotion réelle en est absente. Des acteurs talentueux semblent jouer avec un certain détachement.
Texte : Jean Beaulieu