Dan. 1998. Drame de moeurs de Thomas Vinterberg avec Ulrich Thomsen, Henning Moritzen, Thomas Bo Larsen. La célébration du soixantième anniversaire d'un riche patriarche est perturbée lorsqu'un de ses fils l'accuse d'inceste. Récit troublant subordonné à une démarche originale. Humour mordant. Réalisation nerveuse. Interprètes convaincus.
La célébration du soixantième anniversaire d'un riche patriarche est perturbée lorsqu'un de ses fils l'accuse d'inceste. Récit troublant subordonné à une démarche originale. Humour mordant. Réalisation nerveuse. Interprètes convaincus.
Après LES PLUS GRANDS HÉROS, un premier long métrage jamais sorti en salles au Québec, Thomas Vinterberg s'associe à Lars von Trier dans son projet un peu fou de «Dogma 95». FÊTE DE FAMILLE est officiellement le premier film portant le label de ce mouvement artistique visant à épurer le cinéma. Les contraintes maintes fois citées, notamment tourner caméra à l'épaule une action au présent dans des décors et des éclairages naturels, auraient donné à Vinterberg l'idée de cette histoire forte et troublante. Ainsi, l'image granuleuse et instable se justifie pleinement, reproduisant l'illusion d'un «home movie» tourné par un des convives de cette fête aux rituels typiquement nordiques. Mais cette dimension se voit transcendée par la présence fantomatique de la défunte qui détermine cet implacable règlement de compte, au cours duquel les hypocrisies et les mensonges d'une famille dite honorable sont mis au jour. Mené avec une belle maîtrise, ce psychodrame ne va pas sans un humour mordant et par moments délicieusement surréaliste. Les interprètes jouent le jeu avec la conviction requise.
Texte : Louis-Paul Rioux