É.-U. 1998. Drame d'espionnage de Tony Scott avec Will Smith, Gene Hackman, Jon Voight. Un jeune avocat devient la cible de la Sécurité nationale lorsqu'il est soupçonné de posséder un vidéo incriminant un haut dirigeant de l'agence. Vision inquiétante des abus de la surveillance électronique. Scénario solidement structuré. Réalisation nerveuse et musclée. Interprétation assurée.
Un jeune avocat devient la cible de la Sécurité nationale lorsqu'il est soupçonné de posséder un vidéo incriminant un haut dirigeant de l'agence. Vision inquiétante des abus de la surveillance électronique. Scénario solidement structuré. Réalisation nerveuse et musclée. Interprétation assurée.
Grâce à la popularité de la série THE X-FILES, les complots politiques, les conspirations gouvernementales et les menaces contre la vie privée reviennent à la mode. Ce film s'inscrit dans la tradition des grandes oeuvres paranoïaques (THE PARALLAX VIEW, BLOW OUT), empruntant carrément à THE CONVERSATION de Francis Ford Coppola le personnage d'espion bourru, joué par Gene Hackman dans les deux films, ainsi que deux séquences-clé. Intimiste dans le chef-d'oeuvre de Coppola, le sujet de l'écoute électronique prend ici une dimension mondiale, qui envahit tout le domaine des télécommunications (satellites, caméra de surveillance, téléphones cellulaires, etc.) pour revêtir un aspect orwellien très inquiétant. Sur le plan de l'écriture, ENEMY OF THE STATE est solidement structuré, malgré un dénouement invraisemblable qui se vautre dans une violence absurdement outrée. Nerveuse à souhait, la réalisation profite d'un montage frénétique qui, pour une fois, sied bien au sujet. Si Will Smith porte le film sur ses épaules, il est placé sous haute surveillance par des vétérans aussi doués que Gene Hackman et Jon Voight.
Texte : André Caron