L'avis de Mediafilm

Les films d'Amos Kollek n'ont pas vraiment été distribués au Québec; même aux États-Unis, son travail est peu connu. Un thème semble revenir constamment dans la plupart de ses oeuvres: l'isolement et le désespoir d'une femme abandonnée ou esseulée. Rien de nouveau donc dans Sue, même si le propos est courageux et que le réalisateur sait éviter les écueils mélodramatiques dans lesquels un tel sujet aurait pu facilement sombrer. Il s'agit d'une production modeste, pour ne pas dire fauchée, qui illustre adéquatement et sur un ton des plus réalistes une intrigue qui comporte cependant certaines lacunes narratives et dramatiques. Il y a des ellipses inexplicables dans le récit et l'évolution psychologique de la protagoniste se déroule de façon abrupte et cahoteuse. Malgré tout, la présence d'Anna Thomson parvient à elle seule à faire pardonner ces quelques problèmes. Habitant le film tout entier, elle offre une performance généreuse et forte d'un personnage instable et dépressif, mais en même temps tenace et digne.

André Caron