É.-U. 1997. Drame social de Costa-Gavras avec Dustin Hoffman, John Travolta, Alan Alda. Un chômeur armé, qui a pris des otages dans un musée, est manipulé par un journaliste qui désire contrôler la couverture de l'incident. Charge un peu lourde mais pertinente contre les médias. Construction dramatique forte. Mise en scène nerveuse. Bons interprètes.
Un chômeur armé, qui a pris des otages dans un musée, est manipulé par un journaliste qui désire contrôler la couverture de l'incident. Charge un peu lourde mais pertinente contre les médias. Construction dramatique forte. Mise en scène nerveuse. Bons interprètes.
Questionnant le rôle des médias et leur proximité douteuse avec les événements qu'ils commentent, Costa-Gavras (Z, Missing) dénonce la passion névrotique de beaucoup d'Américains pour les confessions publiques, les justiciers improvisés et les cataclysmes sociaux. Pour illustrer cette charge, le cinéaste grec utilise un face-à-face entre deux hommes se croisant alors qu'ils cherchent, chacun à leur manière, la rédemption. Bien que le scénario de Tom Matthews soit rempli de raccourcis et de simplifications, en plus d'emprunter un parcours balisé, déjà défriché dans le Network de Sidney Lumet, la force de la construction dramatique et la nervosité de la mise en scène donnent toute sa personnalité et sa pertinence à ce manifeste cynique. A l'évidence, le réalisateur comprend très bien les mécanismes et la fragilité de l'ordre social ainsi dénoncé. L'adhésion réelle des spectateurs provient cependant de la présence à l'écran de Dustin Hoffman et John Travolta, deux fortes têtes que Costa-Gavras dirige solidement.
Texte : Martin Bilodeau