L'avis de Mediafilm

Inspirée par la courte nouvelle d'Honoré de Balzac, la réalisatrice s'emploie à illustrer une fable où un homme moderne et civilisé retrouve sa sauvagerie atavique. Ce récit lui permet d'atteindre un double objectif: développer une relation symbolique entre un homme et un animal, un peu dans la veine de THE BLACK STALLION, tout en faisant découvrir au spectateur des paysages insolites. Cependant, le premier acte de ce récit morcelé s'attarde trop sur le prétexte napoléonien conduisant au vif du sujet, un temps précieux qui aurait dû être consacré à circonscrire davantage le personnage principal, lequel demeure trop schématique. Néanmoins, une fois mise en place la rencontre avec le félin, la réalisation prend une tournure poétique inattendue et profite alors des possibilités visuelles étonnantes de la cité perdue de Petra dans le désert de Jordanie, où le film a été principalement tourné. L'utilisation du léopard se révèle également très audacieuse, car l'acteur et la bête interagissent constamment. Ben Daniels offre d'ailleurs un jeu fort sensuel qui rachète le léger cabotinage de Michel Piccoli dans un rôle secondaire.

André Caron