Après le suicide de son équipier, un policier fait affaire avec le douteux indicateur de celui-ci. Solide polar au ton réaliste. Mise en scène de métier. Interprétation de premier ordre.
Dans le «milieu» en France, le terme cousin serait utilisé pour désigner un indicateur souvent affecté à un policier en particulier. Toujours en marge de la loi, dénonçant ses semblables (et concurrents) par peur ou par intérêt, tout en roulant plus souvent qu'autrement son contact policier, ce personnage trouble trouve ici un écho saisissant dans l'interprétation haute en couleur qu'en fait Patrick Timsit. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que cet acteur réussit à incarner un étonnant mélange de bonhomie et de cruauté. Après le tiède NOUVEAU MONDE, Alain Corneau revient donc en force avec un solide polar écrit dans un style naturaliste qui lui sied parfaitement. Sans prétendre à l'acuité psychologique de SÉRIE NOIRE ou de TOUS LES MATINS DU MONDE, LE COUSIN révèle cependant bien toutes les facettes du talent de son auteur. Le ton d'authenticité qui se dégage de l'ensemble n'étonne guère quand on sait que le récit a été coécrit par le scénariste de L.627 de Bertrand Tavernier, film qui partage le même regard critique, voire polémique, sur l'état de la police française.
Texte : Christian Depoorter