Ukr. 1996. Comédie dramatique de Vyacheslav Krichtofovitch, Leonid Boyko avec Aleksandr Lazarev, Tatyana Krivitskaya, Evgeniy Pashin. Retrouvant goût à la vie, un paumé doit demander à un garde du corps d'éliminer le tueur à gages qu'il a engagé pour mettre fin à ses jours. Sorte de métaphore sur l'état de l'Europe ex-communiste. Ton mélancolique en demi-teinte. Mise en scène modeste. Interprétation naturelle.
Retrouvant goût à la vie, un paumé doit demander à un garde du corps d'éliminer le tueur à gages qu'il a engagé pour mettre fin à ses jours. Sorte de métaphore sur l'état de l'Europe ex-communiste. Ton mélancolique en demi-teinte. Mise en scène modeste. Interprétation naturelle.
Ayant déjà signé en 1990 LA CÔTE D'ADAM, une comédie grinçante sur la rupture existant entre les sexes dans une Russie en plein bouleversement politico-social, Vyacheslav Krichtofovitch poursuit sans complaisance sa description du monde qui l'entoure. Cette fois, la déprime et la profonde léthargie du personnage central peuvent se lire comme une métaphore du manque de repères moraux d'une Europe ex-communiste livrée froidement au pouvoir de l'argent. Si la prémisse d'un tueur chargé d'éliminer un confrère engagé par le même client rappelle curieusement le récent BULWORTH de Warren Beatty, l'irrévérence de celui-ci cède ici la place à une mélancolie en demi-teinte assez révélatrice du climat de l'Ukraine actuelle. Pourtant, derrière cette façade grisâtre, percent des traits d'humour nimbés autant d'acerbité que de tendresse. Le dénouement sensible et un tant soit peu surréaliste est en ce sens très représentatif de cet esprit slave. Déployant des moyens techniques visiblement fort limités, la mise en scène se fait modeste, misant avant tout sur le naturel de l'équipe d'interprétation.
Texte : Christian Depoorter