G.-B. 1996. Drame psychologique de Mike Leigh avec Brenda Blethyn, Marianne Jean-Baptiste, Timothy Spall. Une ouvrière de race blanche voit réapparaître dans sa vie sa fille de race noire qu'elle fut forcée d'abandonner à sa naissance 27 ans auparavant. Portrait de famille évoluant entre la tragédie et la comédie. Approche pleine d'authenticité et de compassion. Mise en scène intelligente. Interprétation remarquable.
Une ouvrière de race blanche voit réapparaître dans sa vie sa fille de race noire qu'elle fut forcée d'abandonner à sa naissance 27 ans auparavant. Portrait de famille évoluant entre la tragédie et la comédie. Approche pleine d'authenticité et de compassion. Mise en scène intelligente. Interprétation remarquable.
Mike Leigh est, avec Ken Loach, le chef de file d'un cinéma anglais tragi-comique ancré dans la réalité quotidienne de la classe ouvrière. Le cinéaste s'intéresse à la dynamique familiale qu'il décortique avec une ironie à la fois mordante et souriante dans des films comme HIGH HOPES et LIFE SWEET. Après un détour du côté des jeunes désaxés de NAKED, Leigh revient à ses préoccupations familiales dans ce film où il démontre à nouveau son aisance à se maintenir en équilibre entre la comédie et le drame (parfois dans la même scène, voire le même plan!). Avec une compassion libre de toute démagogie, l'auteur a créé des personnages émouvants, nuancés, authentiques et parfois aussi attachants qu'irritants. Sa caméra les observe avec sensibilité, perspicacité et intelligence, sans esbroufe mais avec un art consommé de la mise en scène. Quant aux interprètes, ils sont remarquables de vérité, en particulier Brenda Blethyn. Il en résulte une oeuvre déchirante, mais pleine d'espoir et profondément humaine.
Texte : Martin Girard