L'avis de Mediafilm

Il est toujours extrêmement difficile de filmer l'ineffable et le livre de Henry James, dont s'inspire ce long métrage, contient une bonne part de non-dits et d'atmosphère feutrée et indicible. Il en résulte que cette description d'un rapport entre deux solitudes, constamment exclues de leur environnement immédiat, paraît traitée de façon fort anecdotique. Curieusement, bien peu de questions existentielles sont en fin de compte soulevées. Cependant, l'intérêt principal du cinéaste semble surtout se situer dans la palpation de la vacuité d'un milieu superficiel qu'il dépeint par de petites touches impressionnistes faites de regards furtifs, de silences songeurs ou d'éclats artificiels. Bien adaptée au contexte, la mise en scène se révèle d'une belle précision, un soin particulier ayant été apporté aux décors d'époque. De jeunes interprètes soutenus par des comédiens confirmés incarnent adéquatement des personnages affectés.

Christian Depoorter