L'avis de Mediafilm

Abordant un sujet de plus en plus en vogue, le documentariste britannique Nick Broomfield (HEIDI FLEISS: HOLLYWOOD MADAM, AILEEN WUORNOS: THE SELLING OF A SERIAL KILLER) braque sa caméra où peu de ses collègues se sont aventurés jusqu'à maintenant. Son approche volontairement non exhaustive lui permet de traiter le sujet avec un mélange d'audace, de fraîcheur et d'humour, qui donne à Fetishes des allures très personnelles. Ainsi, la présence du cinéaste se fait fortement sentir, Broomfield ne craignant pas d'apparaître dans le champ de la caméra alors qu'il assure lui-même la prise du son. Cette pratique presque interventionniste et passablement physique sied bien au sujet, en s'éloignant d'un voyeurisme qui pourrait être malsain. Le montage alterne entre des entrevues de "dominatrix" qui parlent de leur travail et de leur vie, et de clients qui expliquent leur besoin de fréquenter un pareil lieu. Le cinéaste pousse l'audace jusqu'à filmer plusieurs séances, suscitant chez le spectateur la fascination, l'étonnement et l'inquiétante impression d'y participer.

Alain Dubeau