L'avis de Mediafilm

Quarante ans après Laurence Olivier, Richard Loncraine propose une nouvelle adaptation cinématographique de la célèbre pièce de William Shakespeare. Pour son Richard III, le réalisateur joue simultanément la carte de la fidélité au sonnet shakespearien et celle de la transposition du texte à l'époque de l'entre-deux-guerres en Europe. Dans ce contexte de montée du fascisme, cette oeuvre sur la soif du pouvoir acquiert une acuité et une modernité saisissantes. Une ambiance légèrement surréaliste, créée par la mise en valeur d'une architecture sinistre, traduit efficacement le désabusement des élites et la fantasmagorie inhérente à l'oeuvre. L'allusion faite à l'iconographie nazie s'avère également intéressante. Cependant la trop grande importance accordée au style et à l'illustration de la violence fait ombrage au traitement psychologique. Le film est toutefois ennobli par l'interprétation impeccable de Ian McKellen. Malheureusement, les autres membres de la distribution ne suscitent pas tous ce même enthousiasme.

Carlo Mandolini