L'avis de Mediafilm

Ce n'est pas la première fois que l'on raconte au cinéma un amour lesbien qui se développe entre deux êtres que tout semble opposer. L'originalité de l'approche de Patricia Rozema consiste à le montrer sous l'angle d'une véritable tentation ressentie par une intellectuelle provenant d'un milieu ultraconservateur et rigoureusement hétérosexuel de par sa croyance religieuse. A travers le saphisme, c'est donc une conception rigide de la société et de la foi qui est ébranlée. Si le propos s'avère intrigant, la réalisatrice n'évite pas quelques poncifs sur le sujet et une certaine complaisance esthétique. L'ensemble profite cependant d'une illustration soignée, qui insuffle de la chaleur et de la poésie à la région torontoise. Les deux interprètes principales parviennent à établir une réelle connivence grâce à un jeu sincère et nuancé.

André Caron