Gr. 1995. Drame de Theo Angelopoulos avec Harvey Keitel, Maïa Morgenstern, Erland Josephson. En pleine crise personnelle et professionnelle, un cinéaste américain d'origine grecque parcourt les Balkans dévastés par la guerre. Oeuvre philosophique et humaniste au rythme méditatif. Nombreuses trouvailles narratives et formelles. H. Keitel remarquable de sobriété dans le rôle principal.
En pleine crise personnelle et professionnelle, un cinéaste américain d'origine grecque parcourt les Balkans dévastés par la guerre. Oeuvre philosophique et humaniste au rythme méditatif. Nombreuses trouvailles narratives et formelles. H. Keitel remarquable de sobriété dans le rôle principal.
Theo Angelopoulos confirme son statut de maître cinéaste avec ce film qui, à travers le cheminement personnel d'un réalisateur, explore le mythe d'Ulysse en traçant un parallèle avec l'histoire du cinéma et les retombées sociopolitiques de l'après-communisme dans l'Europe de l'Est. Étayant son propos de nombreuses touches humanistes, il mise sur l'emploi de longs plans-séquences envoûtants où le hors-champ revêt autant d'importance que ce que l'on voit, ainsi que sur un rythme méditatif et une façon très personnelle d'insérer les foules dans le cadre. En veine d'inspiration, Angelopoulos réussit toujours à fasciner ou à surprendre par ses trouvailles narratives et formelles, mêlant par exemple habilement le passé et le présent dans une même scène. Le fait de confier à une seule interprète le rôle de toutes les femmes ayant marqué la vie du protagoniste constitue une autre idée ingénieuse. Harvey Keitel est remarquable de sobriété dans le rôle principal.
Texte : Jean Beaulieu