L'avis de Mediafilm

En porte-à-faux avec des Roman Polanski et Arthur Penn qui ont révisé le film noir, Carl Franklin a voulu son film sans recul apparent, calquant son style sur les classiques de John Huston et d'Otto Preminger. Il reprend tous les éléments iconographiques du genre (vamp, boulevards enfumés, héros bouc émissaire, etc.), même si le climat de désenchantement social qui caractérisait le cycle dans les années 40-50 s'est considérablement modifié depuis. Cette option donne des airs irréels aux décors, tout en enlevant un certain mystère à la femme fatale, elle qui à l'origine représentait la sexualité libérée, l'objet que le héros hésite à protéger ou à fuir. En face d'une Jennifer Beals qui fait de son mieux dans ce rôle difficile, Denzel Washington campe un personnage convaincant.

Martin Bilodeau