L'avis de Mediafilm

Ce film attachant revêt un cachet particulièrement émouvant avec le décès de l'acteur principal, Massimo Troisi, au lendemain de la fin du tournage. Lui-même cinéaste, Troisi était à l'origine de ce projet dont il avait décidé de transposer l'action en Italie, alors qu'elle se déroulait au Chili dans le roman. La paternité de l'oeuvre lui revient donc autant qu'au Britannique Michael Radford, qui n'avait pas réalisé de film depuis WHITE MISCHIEF en 1987. Avec beaucoup de tact, Radford sait d'ailleurs se faire discret. Sa mise en scène, sobre et soignée, se concentre sur la chaleureuse connivence qui s'instaure entre Troisi et Noiret. Si ce dernier confère une aura de prestige au personnage du poète, il s'efface également avec humilité et générosité devant l'attendrissante fragilité de son partenaire. Avec simplicité et douceur, Troisi exprime sans apitoiement la misère profonde qui caractérisait cette époque, mais aussi le charme indéniable qui habitait ces paysans.

André Caron