La porte de l'enfer (Jigokumon)
La porte de l'enfer (Jigokumon)
L'avis de Mediafilm
On a cité Racine, Corneille et Mme de La Fayette à propos de ce film. Si l'oeuvre suit ici la même courbe, belle et simple comme celle de la tragédie occidentale, la crise finale diffère. Après les plus grandes souffrances et les pires cruautés, le retour à l'essentiel paraît caractéristique du tempérament nippon. L'essentiel, c'est la contemplation, la vie intérieure; ce qui peut expliquer la facilité avec laquelle les cinéastes de LA PORTE DE L'ENFER pratiquent l'ellipse. Le débit haché des paroles, les gestes au rythme lent, les nuances du jeu sont typiques chez les Japonais dont la violence est sourde, contenue, le romantisme passionné, cruel, mais jamais désespéré. La couleur somptueuse au début est absolument ravissante. C'est la révélation d'une gamme de dorés, de laques brunes, en une suite variée de tableaux et d'estampes. Ce drame oriental, d'une pudeur exquise de sentiments, contient un message spirituel qui situe la condition de l'homme, sa relativité par rapport à des valeurs éternelles, les seules à lui donner sa grandeur véritable.
Synopsis
Au XIIe siècle, à la suite d'une révolte de palais, le samouraï Moritô qui a pris la défense de l'empereur se voit proposer la récompense qu'il désire. Or Moritô s'est épris de la belle Kesa dont il ignore le mariage au seigneur Wataru. L'empereur essaye en vain de le dissuader de son projet et lui ménage une entrevue avec la pure et courageuse jeune femme. Moritô la menace de tuer son mari. Pour sauver celui-ci, Kesa, à sa place, reçoit le coup mortel. Désespéré, Moritô supplie Wataru de se venger. Dans une scène d'une noblesse toute chrétienne, Wataru refuse de châtier. Pour expier son crime, le coupable, bourrelé de remords, s'enferme dans un monastère.
Année
1953Genre
Drame psychologiqueOrigine
Japon