Fr. 1949. Comédie de Jacques Tati avec Jacques Tati, Guy Decomble, Paul Frankeur. Un facteur s'efforce tant bien que mal de donner un coup de main à des forains pour les préparatifs d'une fête de village. Premier long métrage de J. Tati. Gags visuels efficaces. Notations de moeurs amusantes. Personnage central cocasse.
Un facteur s'efforce tant bien que mal de donner un coup de main à des forains pour les préparatifs d'une fête de village. Premier long métrage de J. Tati. Gags visuels efficaces. Notations de moeurs amusantes. Personnage central cocasse.
Premier long métrage réalisé par Jacques Tati, ce film comique renouait efficacement avec les méthodes du gag visuel grâce à l'esprit d'observation et au talent de mime de son auteur. On le revoit encore avec beaucoup de plaisir même si la trame apparaît quelque peu décousue. Tati devait arriver par la suite à un plus grand contrôle de ses moyens, mais ce coup d'essai était déjà un coup de maître. Les moeurs villageoises y sont vues d'un oeil à la fois ironique et sympathique et le personnage du facteur dégingandé est une création cocasse et originale.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Michèle Levieux - L'Humanité
Un documentaire sur les postiers états-uniens permet à Jacques Tati de traiter avec un sens aigu du burlesque l’esprit de l’occupation américaine d’alors. (...) C’est avec une belle ironie qu’il «envoie» dans le fossé une jeep de la MP (...) en apparaissant (...) en train de téléphoner fièrement juché sur son vélo.
(Texte paru en 2013)
Jean-Baptiste Morain - Les Inrockuptibles
(...) Tati est un burlesque de l’oreille tout autant, sinon plus que de l’oeil. Onomatopées, dialogues inaudibles, bruitages, (...) Tati est un trieur de génie. (...) Contrairement aux apparences, on est chez un minimaliste, du côté de Dreyer, de Bresson, de la concentration sur l’essentiel, droit au but, sans fioritures.
(Texte paru en 2013)
Pierre d'André - ROC
[C'est] un petit bijou, qui n'est certes pas sans défaut (des temps morts, des gags trop prévisibles), mais qui est un enchantement par sa naïveté bon enfant, sa poésie et son comique irrésistible. Avec ce premier long métrage, c'était un grand comique, de la classe (...) de Buster Keaton, qui voyait le jour.
(Texte paru en 1995)
Lisa Nesselson - Variety
Pic was initially released in an 85 minute B&W version in 1949 (...) and re-released in 1964 in a 75-minute tinted version. (...) This color restoration (...) reveals that Tati conceived his story as much in terms of color as in comic timing.
(Texte paru en 1995)
C. Th. - Le Matin
François (...) est une sorte de première mise au point du personnage de M. Hulot. Un Hulot qui porterait encore moustache, aussi rural que l'autre sera urbain, mais qui a déjà en lui cet étonnant mélange de raideur et de chaleur humaine.
(Texte paru en 1987)
Patrice Delbourg - Les Nouvelles Littéraires
Une caméra insolite s'attache au pas d'un facteur. Sans trucage, les personnages touchent au fantastique, font corps avec la rue qu'ils traversent, avec les vitrines qu'ils regardent. Une sorte de Buster Keaton revisité par Bresson. L'art de la variation sur l'absurde en dérision mineure.
(Texte paru en 1980)
Jacques Siclier - Le Monde
Tati, (...) formé à l'école du mime, préfère la mimique, le geste à la parole. Comme dans un film parlant, il ne pouvait pas l'ignorer, (...) il a inventé d'en faire des sons, des bruits, des bouts de phrases qui n'envahissent pas l'image mais en renforcent (...) l'expression visuelle. (...) c'est ce génie de Tati pour un comique d'observation [qu'on redécouvre].
(Texte paru en 1977)