Fr. 1948. Drame psychologique de Jean-Pierre Melville avec Howard Vernon, Nicole Stephane, Jean-Marie Robain. Logeant chez des Français pendant la guerre, un officier allemand est en butte au silence de ses hôtes. Adaptation fidèle du livre de Vercors. Atmosphère extraordinairement prenante. Mise en scène de classe. Excellente interprétation.
Logeant chez des Français pendant la guerre, un officier allemand est en butte au silence de ses hôtes. Adaptation fidèle du livre de Vercors. Atmosphère extraordinairement prenante. Mise en scène de classe. Excellente interprétation.
En adaptant fidèlement Vercors, Jean-Pierre Melville réussit un tour de force. Toutes les qualités du roman se retrouvent dans ce film qui atteint la même densité, le même pathétique. Les courts silences, les dialogues muets, créent une atmosphère qui permet de saisir le drame intérieur des trois êtres en présence. L'interprétation, la musique, la photo sont remarquables.
Jacques Zimmer - La Revue du Cinéma
Avec Bresson, (...) Melville est l'un des rares metteurs en scène sachant rendre à ce point la présence physique du comédien sans recours au mouvement superflu. De même que l'absence volontaire des objets (...) exempte (...) son propos de tout manichéisme.
(Texte paru en 1987)
Howard Vernon - Le Quotidien de Paris
"Il m'avait vu dans JERICHO. (...) J'avais fait un horrible nazi, cynique. (...) LE SILENCE DE LA MER c'était tout le contraire. (...) On a tourné pendant un an, deux jours par-ci, trois jours par-là, dès que Melville trouvait l'argent. Et à la sortie du film, il n'y eut qu'une seule critique négative."
(Texte paru en 1987)
Jacques Siclier - Télérama
De cette démystification du mirage de la "collaboration spirituelle", Melville a fait un merveilleux poème visuel, créant l'envoutement du silence obstiné où bat, comme un signe du destin, le coeur obsédant d'une horloge, du silence où se perd la voix (...) de l'officier allemand.
(Texte paru en 1974)
Jean-Pierre Melville - Cinématexte
"C'est en lisant "Le silence de la mer", une nuit, à Londres, sous le bombardement, que je me suis dit: "Quel beau film!". (...) Je ne voulais pas faire du tout un film d'action et de mouvement. Je voulais essayer (...) de faire un film où tout était intérieur."
(Texte paru en 1963)
Frédéric Laurent - Image et Son
LE SILENCE DE LA MER est (...) un film sur la résistance et sur la guerre. Sans doute le plus réussi, le plus valable, le plus authentique, avec (...) LA BATAILLE DU RAIL de René Clément. (...) Pour son premier film, J.-P. Melville affirme ici une grande maîtrise.
(Texte paru en 1952)
M. de Saint-Pierre - Études
(...) nous en voulions (...) au metteur en scène d'avoir osé transcrire en images mouvantes les [80] pages immortelles du petit livre. Mais (...) Melville aimait Le Silence de la Mer autant que nous. Il arrive que l'amour d'une oeuvre crée chez un cinéaste un véritable état de grâce...
(Texte paru en 1949)
Monique Senez - L'Écran Français
Nicole Stéphane n'a que dix-neuf ans. (...) Son rôle est presque muet; elle coud et tricote (...), écoute les discours de Werner; elle ne le regarde jamais, ne s'adresse presque pas à lui. (...) Toute la force de sa passion doit se deviner dans son propre jeu et son comportement.
(Texte paru en 1948)