LE CABINET DE CALIGARI n'est pas un film satisfaisant. Il est typique des fééries Pathé des années 1910-1911, exécuté dans un goût et une manière différente. Ce film sent la peinture. CALIGARI n'est nullement une réussite.

(Texte paru en 1923)

Le miracle de ce film est de préserver à jamais les audaces dont il est pavé et de continuer à jeter son encre obscure dans nos yeux toujours vierges.

(Texte paru en 1965)

CALIGARI, ce carnaval barbare de destruction de l'enfance humaine saine de notre art, cette fosse commune des origines du cinéma, cette combinaison d'hystérie muette, de toiles bariolées, de figures peintes et de gestes brisés et artificiels de chimères monstrueuses...

CALIGARI, devenu universel comme Harpagon ou Don Juan, fut le premier type tragique créé par le seul cinéma. Moins qu'un homme, il est un état d'âme, un mélange de cruauté et d'inquiétude, de fantastique et de frénésie.

Il y a très peu de films qui semblent se tenir à l'écart de la marche du temps, et Caligari est le plus remarquable de tous. Le film est toujours actuel aujourd'hui et le sera en tant que document du progrès du cinéma.