L'avis de Mediafilm

Avec ce conte moderne à la fois ludique et ultimement déchirant, campé dans un Berlin toujours aussi amoureusement filmé - même ici sous une pluie perpétuelle -, Tom Tykwer retrouve la liberté narrative et formelle de RUN LOLA RUN, qui avait lancé sa carrière internationale en 1998. Mais l'oeuvre, très ambitieuse, ne sera pas du goût de tous. Le récit en mosaïque, sur l'état du monde et l'évolution des relations interpersonnelles, embrasse trop large et manque de subtilité quand il s'agit d'épingler la rectitude politique. Inventive, parfois tape-à-l'oeil, la réalisation oscille entre réalité crue et fantaisie pure. Tykwer emprunte alors autant à IDENTITY de James Mangold qu'à EVERYONE SAYS I LOVE YOU de Woody Allen, sans oublier un hommage éclatant à "Bohemian Rhapsody" de Queen. Le jeu senti de tous les interprètes mérite en outre d'être salué. (Texte rédigé en février 2025, dans le cadre de la Berlinale)

Louis-Paul Rioux