L'avis de Mediafilm

Le son ne se voit pas, il se ressent. C'est ce que nous rappelle Oliver Hermanus (MOFFIE, LIVING) avec ce sixième long métrage. Or, le son que renvoie cette romance queer... est plutôt sourd. Certes, la caméra élégante et naturaliste du cinéaste sud-africain forge une ambiance feutrée, à l'échelle de l’amour murmuré des deux amants. Mais le dispositif nous garde à distance et le scénario signé Ben Shattuck - qui transpose ici sa propre nouvelle tirée de son recueil "La forme et la couleur des sons" -, s’égare dans des détours narratifs, particulièrement dans la deuxième partie, qui rappelle immanquablement BROKEBACK MOUNTAIN. THE HISTORY OF SOUND est toutefois relevé par deux composantes. D'abord, par la beauté de ses rares apartés musicaux et sonores, tels que l'entrée en gare d'un train pour signifier la séparation des amoureux et la fusion de trois airs pour traduire le deuil du protagoniste. Ensuite, par le jeu de Paul Mescal, dont la sobriété et la mélancolie s’harmonisent parfaitement, par contraste, au charme et à l'expressivité de Josh O'Connor.

Frédéric Bouchard