L'avis de Mediafilm

Bien que le nom de Donald Trump n’y soit jamais mentionné, ce premier film, écrit et réalisé par Christian Swegal, est un portrait saisissant des tensions qui agitent les États-Unis d’aujourd’hui. Basé sur une histoire vraie (dont il respecte la lettre et l’esprit), SOVEREIGN tire sa force de la manière dont il nous fait complètement partager le point de vue de son anti-héros: un homme à moitié fou, persuadé (et il n’a peut-être pas tort) que son pays l’a abandonné. Son fils (Jacob Tremblay, qui fut jadis le bambin de ROOM) assiste, impuissant, à sa chute dans la folie paranoïaque. La mise en scène, très "seventies", donne à ce road movie sans issue l’air d’une descente aux enfers quasi-documentaire, où s’oppose clairement (via le personnage du chef de police, joué par Dennis Quaid) deux visions désespérées des États-Unis. Mais au final, le film appartient complètement à Nick Offerman – fascinant en homme d’une autre époque, à la dérive dans un pays qu’il ne reconnaît plus.

Georges Privet