L'avis de Mediafilm

Maxime-Claude L’Écuyer consacre son deuxième long métrage documentaire à un géant discret de la culture québécoise, avant que celui-ci ne tombe définitivement dans l’oubli. S’appuyant sur des archives nombreuses, soigneusement choisies et habilement assemblées, le réalisateur de 305 BELLECHASSE révèle la force de caractère d’un créateur au franc-parler vif, profondément engagé dans la défense d’un art populaire, accessible et en harmonie avec son environnement. L’esthétique maîtrisée, la présence magnétique du protagoniste et la trame musicale évocatrice de Carl Bastien donnent force à cet essai captivant, quoique chiche en repères chronologiques et biographiques. Parmi les temps forts, soulignons les scènes d’ouverture et de clôture, vertigineux collages en accéléré de témoignages et de dessins de Roussil. En somme, L’Écuyer signe une œuvre aussi belle qu’importante, qui valorise un patrimoine méconnu, tout en rappelant l’urgence de préserver la mémoire de ceux dont les créations investissent l'espace public.

Charles-Henri Ramond