L'avis de Mediafilm

Costa-Gavras avait déjà porté à l'écran, de manière assez clinique, ce "Couperet" de Donald E. Westlake auquel le Sud-Coréen Park Chan-wok apporte maintenant un fort élan de folie, de fantaisie. Avec un soupçon de grand-guignol qui, paradoxalement, en augmente le plaisir et en atténue l'urgence. Westlake questionnait dans son roman le rôle du travail dans la construction identitaire et la désintégration du contrat social liant l'individu à son employeur. Au-delà de l'épilogue, qui s'écarte du roman en intégrant la composante nouvelle de l'IA, le cinéaste se concentre sur ce qui caractérise le mieux son cinéma, de OLD BOY à LADY VENGEANCE: la manière. Elle s'exprime ici par de savantes superpositions d'images, des mouvements d'appareil graciles, des champs contrechamps sophistiqués, des plans désaxés, etc. L'oeil est comblé et Lee Byung-Hun, intense et investi dans le rôle principal, n'y est pas étranger. (Texte rédigé en septembre 2025, dans le cadre du Festival de Toronto)

Martin Bilodeau