L'avis de Mediafilm

MOI QUI T'AIMAIS s'ouvre sur une loge dans laquelle Marina Foïs et Roschdy Zem sont maquillés pour être transformés en Signoret et Montand, respectivement. Cette scène "meta" délivre le film de Diane Kurys (COUP DE FOUDRE) des agaçantes prescriptions de vérisimilitude du biopic et invite à le lire en pleine conscience de son caractère simulé. Habile astuce qui, malgré le scénario épisodique et primesautier, n'altère pas la force émotionnelle de cette variation sur le thème "ni avec toi si sans toi", si cher au cinéma français de l'époque. Une époque bien reconstituée, avec des vétérans qui l'ont connue à la production (Alexandre Arcady), à la photo (Philippe Rousselot), à la musique (Philippe Sarde), et bien sûr à la mise en scène, le premier film de Kurys (DIABOLO MENTHE) remontant à 1977. Les forces assemblées de ces contemporains des sujets (additionnée à la présence dans le récit de Serge Reggiani, Jean-Louis et Nadine Trintignant, Alain Corneau, etc.) réveillent la nostalgie d'un cinéma français patient, fondé sur les personnages: le couple, la famille, les amis, les maîtresses. Plutôt que de les singer, Foïs et Zem ont travaillé sur la voix de Signoret et Montand. Pari réussi. En fermant les yeux, on croirait entendre les vrais.

Martin Bilodeau