L'avis de Mediafilm

De son premier roman, paru en 2022, le Belge Lucas Belvaux (LA RAISON DU PLUS FAIBLE, 38 TÉMOINS) a tiré un film sombre, bien écrit, qui déjoue les attentes du spectateur. Car ce qui s'annonçait comme une variation sur LES CHASSES DU COMTE ZAROFF ou THE NAKED PREY se mue peu à peu en une exploration de la noirceur humaine, des horreurs de la guerre aux privilèges des mieux nantis, en passant par les amitiés trahies et les petites lâchetés quotidiennes. Et pourtant, en son centre, LES TOURMENTÉS est une puissante ode à la famille, magnifiée dans de lumineux intermèdes champêtres. Lesquels forment un contraste frappant avec les autres séquences, souvent étouffantes, qui mettent en scène l'excentrique Madame (Linh-Dan, glaçante) et son servile employé (Ramzy Bedia, nuancé). Dans le rôle du héros taciturne, Niels Schneider est solide, même si son rôle l'enferme dans une étroite palette de jeu. (Texte rédigé en novembre 2025, dans le cadre de Cinemania)

Louis-Paul Rioux