L'avis de Mediafilm

En s’attaquant à cette adaptation musicale du livre de Manuel Puig (et du film que Hector Babenco en a tiré en 1985), Bill Condon (DREAMGIRLS) a tenté un numéro d’équilibriste aussi admirable que risqué : réussir à rendre crédible la coexistence de deux réalités contrastées – le drame carcéral réaliste campé en pleine dictature militaire et le glamour fantasmé d'un cinéma d'évasion. Malgré des qualités évidentes – mise en scène élégante et maîtrisée, numéros musicaux somptueux, performance solide de Jennifer Lopez – Condon ne relève le défi qu’à moitié. Là où Babenco mettait l’accent sur l’aspect humain et politique, Condon privilégie l’aspect fantasmé et spectaculaire, au détriment parfois de la cohérence narrative. Le poids humain et politique du film s'en trouve ainsi amoindri, malgré les solides performances de Diego Luna et de Tonatiuh, véritable révélation du film.

Georges Privet