L'avis de Mediafilm

Après avoir réalisé le «reboot» de CANDYMAN, Nia DaCosta modernise la pièce "Hedda Gabler" de Henrik Ibsen en y insufflant un féminisme queer assumé. Jeux de pouvoir, émancipation, complexité morale, répression du désir et sexisme : on comprend ce qui a séduit la réalisatrice dans ce huis clos nocturne de manipulations et de mensonges. À mi-chemin entre SALTBURN et THE GREAT GATSBY, le film peine cependant à explorer la psychologie des personnages et la subtilité de leurs relations, et la démesure des décors, costumes, effets visuels et de la musique tonitruante de Hildur Guðnadóttir paraît artificielle. Toutefois, l’Allemande Nina Hoss, habituée des films de Christian Petzold, électrise l'écran. Mêlant détresse, rage et force intérieure, l'actrice livre une performance époustouflante en version féminine du personnage d’Eilert Løvborg. (Texte rédigé en septembre 2025, dans le cadre du Festival de Toronto)

Céline Gobert