L'avis de Mediafilm

Variation mince mais astucieuse sur les films d’horreur traditionnels, le premier long métrage de Ben Leonberg se présente comme une histoire de fantômes, entièrement filmée du point de vue d’un chien, superbement défendu par celui du réalisateur. Partant de cette trame mince, mais au riche potentiel, Leonberg signe un exercice de style minimaliste (budget dérisoire, cinq acteurs, durée 73 minutes), à la réalisation astucieusement immersive. Les cadres au ras du sol, la bande sonore exacerbée, les clairs-obscurs à la limite de l’invisible forgent une expérience sensorielle qui nous éloigne du regard humain et nous obligent à éprouver l’angoisse de l'animal. Plus qu’un dispositif formel, ce choix révèle une méditation sur la fidélité, la mort et les liens indicibles, qui lient l’homme et la bête, par delà le langage et la raison.

Georges Privet