L'avis de Mediafilm

DIE MY LOVE n'est pas le premier film à aborder le sujet de la dépression post-partum. Or, le film de Lynne Ramsay (MORVERN CALLAR, A BEAUTIFUL DAY) est le premier à nous en faire subir les effets, par une attaque en règle des sens de la vue et de l'ouïe. Ce qui en fait un objet de cinéma absolument singulier, difficile à aimer tant l'assaut est violent, quasi punitif. Le scénario tiré du roman de l'Argentine Ariana Harwicz, fournit juste assez de données factuelles pour rendre le récit lisible au premier degré, mais en faisant l'impasse sur les données psychologiques, l'ouvre à de multiples niveaux d'interprétation. Ramsay connaît le sujet pour l'avoir abordé dans WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN. Jennifer Lawrence, également productrice du film, connaît le danger pour l'avoir embrassé dans MOTHER! de Darren Aronovsky. Leurs expériences mêlées aboutissent à un film quasi expérimental, courageux (et parfois irritant) dans ses partis pris, soigné dans sa photographie (sublime, signée Seamus McGarvey) et bien servi par la composition vertigineuse de Lawrence.

Martin Bilodeau