L'avis de Mediafilm

Sur des thèmes similaires (la chute, le réveil, l'amour impossible) et avec des héros semblables (souvent défendus par Mathieu Amalric et Emmanuelle Devos), Arnaud Desplechin (ROIS ET REINE; UN CONTE DE NOËL; ROUBAIX, UNE LUMIÈRE) a déjà eu la main plus légère. DEUX PIANOS commence pourtant fort, avec cet échange palpitant entre François Civil et Charlotte Rampling (excellente en pendant de Martha Argerich). S'ensuit un délitement en staccato du récit vers le suspense psychologique hitchcockien, avec revirements insolites marteau-piqués par la bonne musique de Grégoire Hertzel (évoquant celle de Bernard Herrmann). La seconde moitié du film, centrée plutôt sur l'éveil à lui-même du personnage, bascule dans le mélodrame vieille-école, malgré la fébrilité (mais on sent l'effort) de la mise en scène et le jeu, convaincu davantage que convaincant, de la distribution. (Texte rédigé en septembre 2025, dans le cadre du Festival de Toronto)

Martin Bilodeau