L'avis de Mediafilm

Thriller paranoïaque sur les dérives de l’intelligence artificielle, le film de Yann Gozlan (BOÎTE NOIRE) captive par sa peinture d’une société futuriste sous emprise technologique. Si l’idée de départ — la machine remplaçant l’artiste — s’annonçait prometteuse, le scénario reste balisé, préférant effleurer plusieurs pistes (critique sociale de la surveillance, empathie de l’IA) plutôt que d’en creuser une seule. C’est finalement l’histoire du deuil impossible d’une mère qui s’impose comme la ligne la plus forte du récit, la machine la poussant à se confronter à sa culpabilité. Cette psychanalyse virtuelle en huis clos, qui forme le véritable cœur du film, est portée par une composition nerveuse de Cécile de France, et la voix de Mylène Farmer en IA. La fin du film déroute par son aspect expéditif et inattendu, même si elle a le mérite de bousculer les attentes. (Texte rédigé en novembre 2025, dans le cadre du festival CINEMANIA de Montréal)

Céline Gobert