L'avis de Mediafilm

Le Français Johann Dionnet a fait un film qui par sa forme, ressemble à son sujet. AVIGNON, son premier long métrage, possède en effet la légèreté et la cadence d'une pièce de boulevard, tout en articulant un propos puissant et parfois digne d'une tragédie, sur le snobisme de classe et le désenchantement dans le monde du théâtre - propos tout aussi facilement transposable à celui du cinéma. Le cinéaste exploite avec vigueur le théâtre fourmillant de la ville d'Avignon, du festival qui en porte l'enseigne, comme un labyrinthe, où les alexandrins de Corneille et les "ciel mon mari" résonnent à ses oreilles avec un égal plaisir. Dionnet, aussi bon acteur, est même allé jusqu'à se réserver un meta-rôle secondaire - celui d'un compagnon de jeu du héros - qui défend à l'image le point de vue que sa sympathique proposition fait valoir plus implicitement. C'est un peu forcé, mais ça a l'avantage... d'être drôle.

Martin Bilodeau