L'avis de Mediafilm

Malgré huit ans de silence (DETROIT date de 2017), Kathryn Bigelow n’a pas perdu la main. À partir d’un scénario signé Noah Oppenheim (JACKIE), la cinéaste de 73 ans orchestre avec HOUSE OF DYNAMITE un thriller d’anticipation d’une rare intensité. Recourant à son arsenal stylistique habituel — caméra fébrile, mise en scène ultraréaliste, découpage nerveux —, Bigelow induit dans chaque image le mouvement, la tension et l’instabilité émotionnelle d'une crise nucléaire imminente. Ainsi, les dix-huit minutes décisives se rejouent à trois reprises, selon différents points de vue: la salle de contrôle, l'État-major, la Maison Blanche. Laissée ouverte, l’issue n'en apparaît que plus effroyable. Au coeur de cette mosaïque, une solide distribution donne vie à des personnages trop souvent réduits à de simples pièces sur l'échiquier.

Frédéric Bouchard