L'avis de Mediafilm

Après avoir brossé le portrait d'André Forcier dans DES HISTOIRES INVENTÉES, Jean-Marc E. Roy s’associe au cinéaste pour livrer dans VILLE JACQUES-CARTON un virulent réquisitoire contre l’embourgeoisement des banlieues de Montréal. Bien que tout à fait sincère, leur essai – à voir comme le prolongement de COTEAU ROUGE, réalisé par Forcier en 2011 – n’est pas entièrement convaincant. Certes, les histoires simples et touchantes de ceux qui ont façonné le quartier où résidaient jadis Jacques Ferron et Pierre Vallières composent une mosaïque humaniste pénétrante. À l'inverse, le gros burlesque qui caractérise les passages fictifs raillant les investisseurs peu scrupuleux peine à s’insérer naturellement dans l’enchaînement de témoignages et d’archives. L’interprétation en roue libre alourdit le bilan. (Texte rédigé en août 2025, dans le cadre du Festival Fantasia)

Charles-Henri Ramond