L'avis de Mediafilm

Avec cet épisode inaugural d'un nouveau cycle dans l'univers Marvel (la présence de l'astérisque après le titre est en ce sens capitale), Jake Schreier donne un coup de jeune à une formule usée. Issu du cinéma indépendant (ROBOT AND FRANK, PAPER TOWNS), le réalisateur mise moins sur l'action que sur la psychologie dans la conduite du récit. En effet, le vide existentiel de l'héroïne marginale (excellente Florence Pugh), la solitude dans la société contemporaine et les traumatismes d'enfance forment le coeur du film. Lequel comporte une seule séquence véritablement spectaculaire, ainsi que certains effets stylistiques et dramatiques empruntés à INCEPTION ou ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND. Des baisses de régime et des passages bavards atténuent à peine la réussite de ce volet atypique qui, sous certains aspects, évoque SUICIDE SQUAD, issu de la franchise rivale DC Comics. Au sein d'une distribution solide, Julia Louis-Dreyfus ("Seinfeld", "Veep", TUESDAY) campe la politicienne machiavélique avec panache et David Harbour (BLACK WIDOW) surjoue sans complexe le protecteur Red Guardian, père adoptif de Yelena.

Louis-Paul Rioux