L'avis de Mediafilm

"L'Ukraine est comme la porcelaine, facile à briser, mais impossible à détruire". Prononcée à la toute fin de PORCELAIN WAR, cette phrase traduit à merveille les intentions des auteurs: illustrer par la métaphore la résistance d'un pays agressé. Fort bien. Sauf que ce message, qui surmonte des images qui parlent d'elles-mêmes, se fait vite insistant et peu subtil. Notamment quand des drones larguent en direct des explosifs sur des tanks russes, ou quand une officière, dotée d'une caméra corporelle, s'élance à la rescousse de blessés coincés dans un bâtiment bombardé. Superviseur des effets spéciaux sur BEASTS OF THE SOUTHERN WILD, le coréalisateur Brendan Bellomo alterne avec dynamisme images filmées sur le vif et moments intimistes. En outre, la jolie animation des motifs dessinés par Anya sur les figurines sculptées par Slava vient raconter une autre forme de résistance. Déchiré par l'absence de sa famille durant ce conflit existentiel pour le peuple ukrainien, le caméraman Andrey Stefanov procure au film ses moments d'émotion les plus forts.

Louis-Paul Rioux