L'avis de Mediafilm

À l’instar de Lawrence Côté-Collins (BUNGALOW) et Ariane Louis-Seize (VAMPIRE HUMANISTE CHERCHE SUICIDAIRE CONSENTANT), Annick Blanc offre au cinéma de genre québécois une touche personnelle originale et rafraîchissante. Son regard sur la masculinité toxique, la lâcheté ordinaire et la culpabilité est filtré par un heureux mélange d’humour noir, de suspense, de drame et d’horreur. JOUR DE CHASSE - modernisation d’un thème bien aimé par nos auteurs (LA BÊTE LUMINEUSE, LE TEMPS D’UNE CHASSE) - se distingue en outre par son climat de tension bien ménagée, ses ruptures de ton adroites et ses rebondissements anxiogènes déjouant sans cesse les attentes. Le propos, cela dit, est guère neuf et la métaphore sur la xénophobie, un peu tirée par les cheveux. Reste malgré cela un film prenant, d'une énergie viscérale indéniable, auquel la mise en images de Vincent Gonneville (NOUVEAU-QUÉBEC, BERGERS) apporte une touche d’onirisme bienvenue. Révélée dans ANTIGONE, Nahéma Ricci offre à nouveau une performance pleine d’aplomb dans la peau d’une jeune femme bien décidée à ne pas se laisser dévorer par la meute. (Texte rédigé en août 2024, dans le cadre du Festival Fantasia)

Charles-Henri Ramond