L'avis de Mediafilm

Empruntant au thriller comme au western, ce récit d’une touchante amitié interespèces brosse en filigrane le portrait d’une Chine en pleine mutation. Dans la lignée de Jia Zhang Ke (PLATFORM, STILL LIFE), qui incarne ici le chef de brigade, le réalisateur de la méga-production THE EIGHT HUNDRED signe avec BLACK DOG une œuvre plus intime, belle et mélancolique, récompensée à Cannes (Un certain regard, 2024). Interprété avec sobriété par Eddie Peng (THE GREAT WALL), dans un registre évoquant Clint Eastwood, le héros taciturne évolue dans des paysages désolés à l’image de ses tourments intérieurs : bâtiments délabrés, étendues désertiques balayées par le vent. Si son idylle avec une artiste de cirque reste en suspens, d’autres moments forts – une éclipse solaire dans le désert, l’ouverture des Jeux olympiques projetée sur écran géant au cœur d’une ville en reconstruction – sont mis en scène avec une force dramatique et une rare intelligence.

Louis-Paul Rioux