L'avis de Mediafilm

BABYGIRL séduit d’entrée de jeu par les qualités qu’il partage avec sa protagoniste : l’intelligence, l’élégance et le goût du risque. Se délectant de creuser l’inavouable et l’indicible, comme ses modèles EYES WIDE SHUT et LAST TANGO IN PARIS, le film de Halina Reijn (BODIES, BODIES, BODIES) explore avec un rare courage – formel et thématique – des questions rarement abordées aujourd’hui : le pouvoir anarchique du désir, la tension paradoxale entre le besoin d’ordre et l'ivresse du déséquilibre, etc. BABYGIRL est écrit et mis en scène avec une habileté rare; qu’il s’agisse de sa manière d’intégrer les liftings de sa star au récit, ou d’imiter la célèbre valse du film de Kubrick pour suivre non seulement la danse des personnages, mais aussi celle des colis et des produits. Nicole Kidman livre une performance électrisante, alliant brio et courage, face à un Harris Dickinson parfait en séducteur plus à l’aise avec les canins qu’avec les humains.

Georges Privet