L'avis de Mediafilm

Le film, c'est le voyage. Et le voyage, c'est le film. Voilà comment il faut aborder cet objet de cinéma hybride et simple, par lequel l'acte de se mouvoir dans l'espace, puis de créer du sens par le montage, se superposent au processus de paix d'un père en deuil de son fils. Par son ton à la fois ludique et mélancolique, À BICYCLETTE convoque le souvenir récent de LA FIANCÉE DU POÈTE de Yolande Moreau et, plus largement, des films bricolés et poétiques d'artistes marginaux et de saltimbanques. Pudique ou impudique, le film joliment interprété par le tandem Mlekuz et Rebbot valse et alterne entre ces deux états, créant un équilibre parfait. Vrai, quelques scènes de dialogues improvisés au coin du feu sonnent un peu moins authentiques que d'autres, qui semblent arrachées au réel. Mais c'est là le lot (et le risque) d'un film qui se construit à vue devant le spectateur... ou qui en donne, comme celui-ci, la très agréable impression.

Martin Bilodeau