L'avis de Mediafilm

Près de 40 ans après le documentaire TOKYO-GA, (en hommage au style et à l'humanisme du cinéaste Yasujiro Ozu), l'Allemand Wim Wenders (PARIS, TEXAS) est retourné au Pays du Soleil levant pour y réaliser un véritable film japonais, tant dans son esthétique que dans son essence. Lent, minimaliste, avec sa répétition rituelle des mêmes gestes jour après jour, PERFECT DAYS (le titre fait référence à la chanson de Lou Reed) se résume à une célébration des petits bonheurs de la vie. Celle d’un homme simple, bienveillant, qui considère, à juste titre, qu'il n'y a pas de sot métier. Pourquoi le protagoniste n'a pas de vie amoureuse? Quel événement de son passé l'a incité à adopter ce mode de vie modeste? Wenders, en bon Japonais, exige du spectateur qu'il garde ses sens en éveil et formule ses propres hypothèses. Ce travailleur consciencieux, taiseux et discret, est campé avec sobriété par l'attachant Kôji Yakusho (L'ANGUILLE). (Texte rédigé en mai 2023, dans le cadre du Festival de Cannes)

Louis-Paul Rioux