Kokomo City
Portrait de quatre travailleuses du sexe afro-américaines et transgenres. ●Prise de parole puissante. Protagonistes dotées d'une pensée profonde. Esthétique soignée, originale et quasi expérimentale.L'avis de Mediafilm
Noir et blanc soyeux, contre-plongées ennoblissantes, ralentis subtils, surtitres plein écran, échappées oniriques, images texturées ou surexposées... Décidément, la cinéaste transgenre D. Smith a eu à coeur de soigner l'esthétique de son documentaire. À bon escient. La forme quasi expérimentale et l'usage intelligent de la musique donnent du poids et de la vigueur à la parole puissante des quatre principales protagonistes. Lucides ou naïfs, volontaires ou désabusés, leurs propos sur la masculinité et la place qu'elles occupent (ou qu'on leur refuse) au sein de la communauté noire, ont parfois l'effet d'un électrochoc. La confiance avec laquelle elles (et leurs clients réguliers) se confient à la cinéaste et la profondeur de leur pensée (nous sommes à des années-lumière du fait vécu misérabiliste ou infamant), portent ce film modeste à des hauteurs inattendues.
Martin BilodeauSynopsis
Daniella Carter, Dominique Silver, Koko Da Doll et Liyah Mitchell ne se connaissent pas forcément. Mais elles ont en commun d'être afro-américaines, transgenres et travailleuses du sexe. Entre New York et Atlanta, leurs histoires uniques, racontées à la caméra sans fausse pudeur, se rejoignent. Tout comme celles de leurs clients, des hommes souvent mariés, hétéronormatifs dans leurs vies de tous les jours, mais qui sont attirés par des femmes transgenres. À la caméra, ils se confient avec la même franchise. (sortie en salle le 28 juillet 2023)
Année
2023Genre
DocumentaireDurée
73 min.Origine
États-Unis
