L'avis de Mediafilm

Ce biopic ambitieux sur un personnage fascinant tente de brosser un portrait multidimensionnel d’un homme extraordinairement complexe. Si l’objectif est noble, le résultat est plutôt mitigé; le réalisateur Jean-Claude Barny (NÈG MARON, LE GANG DES ANTILLAIS) privilégie le psychiatre et l’essayiste au détriment de l’homme et du militant, d’où l’impression d’une représentation fragmentaire, un peu désincarnée et pédagogique. Le film souffre aussi d'un certain académisme, d'une musique parfois envahissante et d'une lourdeur métaphorique (comme ce crabe qui annonce la leucémie dont mourra Fanon). Dommage, car l’ensemble témoigne de la puissance des idées et convictions de Fanon, même si le personnage manque parfois de vie. La performance d’Alexandre Bouyer contribue à cette impression. Le Fanon qu'il incarne semble parfois plus hésitant que porté sur l’action. (Texte rédigé en novembre 2025, dans le cadre du festival CINEMANIA de Montréal)

Georges Privet