L'avis de Mediafilm

L'intrigue de ce premier long métrage de Yanie Dupont-Hébert, tiré du roman de Grégory Lemay, part en vrille dès le début, sans qu'on puisse en saisir la direction et la portée. Une tâche à laquelle tente de remédier (en vain) la voix off de l'héroïne, une écrivaine narcissique et contrite maladive, à qui échappe toute pensée supérieure digne de sa profession. L'intrigue (piquée d'éléments fantaisistes ou surréalistes) est immobile, chaque jour reproduisant comme dans GROUNDHOG DAY les irritants du précédent, pour enfin, à la onzième heure, téléphoner sa résolution bien tiède. La grammaire filmique manque de finesse et d'ampleur (des gros plans à la pelle) et la bande-son sèche est laminée de dialogues. En dépit de sa bonne volonté évidente, Noémie Yelle n'a pas les épaules pour relever le défi qui lui est confié: propulser le film par le point de vue de son personnage.

Martin Bilodeau