Les Innocents

L'avis de Mediafilm

Scénariste attitré de Joachim Trier (JULIE (EN DOUZE CHAPITRES)), Eskil Vogt (BLIND) signe ici un film absolument inclassable. Ce qui s’amorce comme une peinture sans fard de l’enfance – son amoralité, sa solitude, ses éblouissements, sa sauvagerie, son extrême vulnérabilité – se mue assez vite en chronique au scalpel d’un été de tous les dangers, puis en thriller intimiste et angoissant. Sans que jamais ce formidable ovni, qui a la cruauté d’un conte de fées moderne, ne perde de vue la vérité de ses jeunes protagonistes. La mise en scène, d’une redoutable précision, enferme ces derniers dans une spirale inéluctable et fait monter la tension, constante, sournoise, implacable jusqu’à une issue qu’on ne voit pas venir. Tous les jeunes acteurs sont formidables mais la petite Rakel Lenora Flottum, 11 ans, est confondante de vérité, tout à la fois opaque et à fleur de peau. Déjà une grande actrice de cinéma.

Éric Fourlanty