Madeleine Collins

L'avis de Mediafilm

Avec ce troisième long métrage, Antoine Barraud signe un suspense à tiroirs bien maîtrisé, prétexte à un portrait subtil d’une femme ayant perdu le sens des réalités. Du puissant plan séquence initial jusqu’au dénouement ouvert, le scénario de Barraud (LES GOUFFRES, LE DOS ROUGE, inédits au Québec) et Héléna Klotz se déploie à coups de fausses pistes et de révélations inattendues, tissant une toile dramatique envoûtante. Quelques passages abscons sont compensés par une mise en scène toujours en mouvement et le jeu à la fois intense et éthéré de Virginie Efira (SIBYL, ADIEU LES CONS). Par sa présence impériale, l’actrice rend aussi captivante qu'attachante cette femme prisonnière des conventions sociales. À ses côtés, on retrouve, dans d'étonnants seconds rôles, plusieurs comédiens de talent : Jacqueline Bisset en mère cruelle, Valérie Donzelli en cantatrice décomplexée et le cinéaste israélien Nadav Lapid en faussaire enamouré.

Charles-Henri Ramond