L'avis de Mediafilm

Légende vivante de la création d'effets spéciaux à Hollywood (STAR WARS, JURASSIC PARK, DRAGONHEART, STARSHIP TROOPERS, TWILIGHT, etc.), Phil Tippett signe, à 69 ans, un premier long métrage, une oeuvre-somme qu'il avait toutefois débuté 30 ans plus tôt, durant le tournage de ROBOCOP 2. Son MAD GOD débute sur une citation rageuse tirée du Lévitique, qui fait froid dans le dos et donne immédiatement le ton. Celui, cynique et cruel, d'un cauchemar éveillé sur l'origine et le devenir de l'humanité, grenouillant de créatures grotesques ou terrifiantes, farci de déjections de toutes sortes et de mises à mort sadiques; le tout campé dans un décor sinistre d'édifices en décrépitude et d'arrière-cours crasseux. Difficilement compréhensible au premier abord, l'exercice, exempt de tout dialogue, est avant tout un prétexte pour l'étalage d'un univers visuel foisonnant d'imagination, animé avec une rare maîtrise en stop-motion, la technique de prédilection de Tippett, et enrichi par une puissante trame sonore.

Louis-Paul Rioux